En 30 kilomètres, aucun moment transcendant, aucun temps faible : c’est une grande constance qui marque ce deuxième jour de marche au cœur des Muntanyes de Prades.
En rouge, la trace du deuxième jour de marche
A l’ouest du village de Mont-ral, la colline forme une arête que je remonte jusqu’à la Foradada, une arche naturelle transperçant la paroi rocheuse. Elle permet de franchir sans effort une falaise qu’on longe ensuite pendant plusieurs kilomètres, sur un étroit sentier en balcon entrecoupés de quelques passages d’escalade faciles.
Autour de l’arche de la Foradada
La paroi dans laquelle est creusée la Foradada
L’arche apparaît entre les arbres
L’approche de l’arche
Le sentier en balcon à flanc de falaise qui démarre au-delà de l’arche
Un peu d’escalade
Un virage du sentier
On débouche finalement sur un plateau comptant bien plus de sentiers et pistes que ce que les cartes indiquent. Je m’égare dans ce labyrinthe et divague une demi-heure dans une mer de buissons avant de retrouver ma route. Elle me conduit jusqu’à une seconde bizarrerie géologique, le Pont de Goi, un pont naturel qu’on enjambe avant de passer dessous. Commence alors une belle descente vers Capafonts, sur le flanc gauche du vallon d’Horla. Après avoir végété quelques minutes dans une étonnante piscine municipale en plein air, ouverte et non gardée, j’échoue à tester la taverne indiquée par Mayake, exceptionnellement fermée, et me rabats sur un restaurant dont le blogueur a dit du mal. Un jugement un peu sévère : on m’y sert un repas correct, copieux et à bon prix
Vers le village de Capafonts
Je quitte les falaises…
…pour un plateau broussailleux
Le Pont de Goi ; le sentier passe au-dessus, puis en-dessous
La vallée de l’Horla
Le village de Capafonts
Son église
Sa piscine municipale
A la sortie de Capafonts démarre la plus sévère ascension du jour, en direction de l’ermitage fermé de Mare de Deu de l’Abellera. Je zappe le détour suivant par le sommet de Prades, à la fois parce qu’il emprunte trop de routes et parce que je crains de ne pas atteindre le refuge de l’Albarca avant la nuit. Je file donc directement, sur un chemin à fleur de roche, vers le village de Prades, centre historique du massif, axé autour d’une place fermée dont Miro aimait peindre l’église, à une époque où il ne s’était pas encore entiché des délires surréalistes.
Entre Capafonts et Prades
Au cœur de l’ascension
L’ermitage de Mare de Deu de l’Abellera
Le joli sentier menant à Prades
Une rue de Prades
La voûte jouxtant l’église de Santa Maria permet d’accéder à la place centrale du village
La façade de l’église vue depuis le centre de la place
Les bâtiments faisant face à l’église
La fatigue se fait ressentir ; je végète une heure sur une terrasse de café avant de reprendre la route. Le balisage me dirige alors vers le sommet du Pla de la Guardia, que je dévale hors-sentier à bon escient. De retour sur le tracé balisé, tout fier du gain de temps, je me déconcentre complètement et m’engage à tort dans un sentier qui rajoute 2 kilomètres et presque 200 mètres de dénivelé à mon parcours. La perte de temps est telle que je crains d’arriver de nuit au refuge de l’Albarca. J’accélère donc dans la descente vers la vallée du Mas d’en Lluc, plus encore sur les pistes montant à l’Albarca ; c’est à toute vitesse que j’atteins, au soleil couchant, un village complètement désert.
Comme je le craignais, le refuge est fermé. Arriver plus tôt n’y aurait rien changé : il n’ouvre que le week-end. Le ciel étant peu nuageux, les prévisions météos optimistes, je décide de dormir à la belle étoile sur la terrasse du refuge, à laquelle j’accède en enjambant discrètement une simple barrière.
Vers le village de l’Albarca
Le sentier que je n’aurais pas du emprunter, en contrebas du Pla de la Guardia
Les champs cultivés du Mas d’en Lluc
La vallée faisant face à l’Albarca
La seule rue du village
Son église rustique
Le refuge de l’Albarca vu de l’ouest
De l’autre côté, une terrasse, sur laquelle je dresse mon bivouac
Un sol bien plat, une vue panoramique sur la vallée : l’emplacement de bivouac aurait été idéal si une compagnie de moustiques n’étaient pas venue m’empêcher d’admirer tranquillement la voûte étoilée.