Pérégrinations en Catalogne (juin 2017) – 4/5 – autour du monastère de Montserrat

Il est possible d’accéder à Montserrat à pied ou en funiculaire ; je leur préfère un moyen plus rapide, le téléphérique, qui m’emmène directement du train en provenance de Barcelone au pied du monastère, ou plutôt du complexe touristique dont il est le centre.

Dans le téléphérique de Montserrat

La cabine du téléphérique

La vallée que je quitte

Le village adjacent de la Colonia Gomis

Le massif de Montserrat, avec ses cheminées calcaires aux bords arrondis

Comme je le disais en présentation, l’aspect moderne et géométrique des immenses façades du monastère et des bâtiments l’entourant m’a laissé de marbre. Même absence de charme dans la cour extérieure ; on n’est pas stimulé avant d’avoir pénétré dans l’atrium, avec ses tombes sculptées, ses façades travaillées, ses statues de personnages historiques. L’intérieur de la basilique est tout aussi appréciable. Dans une pièce en hauteur blottie derrière l’autel est exposée la Vierge noire, que plusieurs touristes japonais photographient sous mes yeux malgré les nombreuses pancartes l’interdisant formellement. Plus que la célèbre statue, c’est la petite chapelle circulaire à laquelle on accède dans la foulée qui fait forte impression.

Le monastère de Montserrat

Vue d’ensemble de la basilique

La rue menant à l’entrée principale

L’entrée du monastère

La cour extérieure ; on devine, derrière le cyprès, l’entrée de l’atrium

Plusieurs tombes sculptées entourent l’entrée, notamment celle de Jeanne d’Arc…

…et de Bernat de Vilmari

Dans l’atrium, vue sur la façade de la basilique…

…et sur la façade septentrionale

Détail des gravures murales

La visite effectuée, je m’éloigne de la foule par le cami dels Degottals, une piste faisant le tour du pic rocheux surplombant le monastère. Je la suis jusqu’au nord-est du massif, à l’endroit ou démarre le canal del Gat, un raidillon grimpant presque à la verticale dans un repli de la paroi. Il est si délaissé que les ronces s’y sont répandues. Pour avancer, il me faut en écraser quelques unes, jouer des mains dans des passages périlleux, grimper quelques rochers ; une lutte que la chaleur rend d’autant plus désagréable. Deux cent mètres plus haut, j’atteins à un croisement le cami del Arrel, un sentier plus conventionnel que je suis vers le sud-est de sorte à contourner le Roca de Sant Salvador, point culminant de la partie orientale du massif. A un carrefour de sentiers, j’oblique vers l’abri de la Trinitat ; le bâtiment est trop délabré pour en faire mon lieu de bivouac. Mon objectif, l’ex-chapelle devenue refuge de Sant Benet, se situe un kilomètre plus loin.

Vers le refuge de Sant Benet

Les sentiers parcourus durant deux petites journées (lien openrunner)

L’éprouvant canal del Gat.

Un sentier plus plaisant, sur les pentes du Roca de Sant Salvador

Du cami del Arrel…

…petit panorama sur l’arrière-pays catalan

L’abri de la Trinitat

Du sentier menant à Sant Benet…

…vues sur les sommets méridionaux du  du massif

La chapelle de Sant Benet

Je comptais passer la nuit à Sant Benet mais le refuge est fermé. Un mal pour un bien : cent mètres plus haut, un peu en dessous du sommet du Roca de Sant Salvador, je déniche un ermitage du même nom, maçonné dans un renfoncement naturel de la paroi, d’où il toise fièrement la vallée. A cette situation dantesque s’ajoute un intérieur plat et bien entretenu. Un superbe site de bivouac !

L’ermitage de Sant Salvador

Le sentier menant à l’ermitage se faufile entre les rochers

Sur l’un des rochers, une chèvre sauvage ayant fui devant moi se retrouve bloquée

 L’ermitage, enfoncé dans la falaise…

…et dominant la vallée

La grotte aménagée

Il reste du temps avant le coucher du soleil ; j’en profite pour effectuer une boucle vers le Roca de Sant Salvador, le Pla del Ocells, sur des chemins que je n’avais pas prévu d’arpenter initialement. De retour à l’ermitage, je reçois la visite de plusieurs groupes de trailers et ne peux installer mon bivouac qu’à la nuit tombante.

Le jour suivant, je me rends à Sant Jeroni, sommet de Montserrat, culminant plus de 1200 mètres au-dessus de la mer. Je démarre sur une alternative aérienne du chemin principal, que je ne rattrape qu’au niveau de la chapelle de Sant Jeroni, tristement couverte de graffitis et emplie d’ordures. L’ascension finale sur un escalier métallique sans cachet est compensée par quelques panoramas sur l’ensemble du massif.

L’ascension du sommet de Sant Jeroni

Le sommet de Sant Salvador ; au loin, on aperçoit Barcelone

Du Roca de Sant Salvador, vue sur la plus belle saillie du massif 

Le sommet de Sant Jeroni ; à sa droite, l’aiguille rocheuse de Sant Antoni

Détail de ladite aiguille rocheuse

Les vallées s’étendant à l’ouest de Montserrat

L’ensemble du massif vu du sommet

Mon second objectif de la journée est un ensemble d’édifices religieux édifié au sud du massif. Je crois malin de m’y rendre par des sentes non balisées dans lesquelles je m’égare complètement; m’en coûte entre autres  un long aller-retour sur le cami del Frances. De retour au croisement où j’ai fais erreur, j’aurais de nouveau choisi une mauvaise trajectoire si une traileuse avenante ne m’avait pas correctement réorienté. Il faut croire que la fatigue accumulée depuis cinq jours entame ma lucidité.

De retour dans le droit chemin, je file plein sud, sur le flanc opposé du vallon que je remontais dans l’autre sens deux heures plus tôt. Un sentier en balcon reposant me conduit successivement aux ruines de la chapelle de Santa Magdalena, à celles d’anciens ermitages troglodytiques, enfin à la chapelle de Sant Joan Baptista, celle-ci encore en état.

Vers la chapelle de Sant Joan Baptista

Les barrières rocheuses à l’ouest de Montserrat, vues depuis mon détour inutile

Un ovin, chèvre sauvage ou chamois, bloqué entre ma personne et la falaise

Le sommet de Sant Jeroni et le pic rocheux de Sant Antoni vus du sud-ouest

Le Gorra Frigia trônant au sud du massif

Le vallon plonge vers le monastère de Montserrat…

…qui apparaît bientôt en contrebas

A gauche, la chapelle de Joan Baptista ; à droite, le renfoncement de falaises renfermant les ruines d’habitats troglodytiques

Je rejoins au niveau de la chapelle de Joan Baptista une route bétonnée très empruntée me ramenant au monastère, qu’on peut admirer dans son ensemble depuis un belvédère bâti au-delà de la chapelle de Sant Miquel.

Le retour au monastère

Vue en arrière vers la chapelle de Joan Baptista

Le belvédère de Sant Miquel

Le complexe de Montserrat vu du belvédère ; mon abri se situe en haut à gauche, sous le Roca de Sant Salvador

Vue d’ensemble de la basilique

J’achève ma marche dans l’office des pèlerins. Son gérant m’informe que les chambres sont réservées aux fidèles mais accepte, pour quelques euros, de me laisser accéder aux sanitaires. Au sortir de la douche, je croise deux randonneurs catalans, un petit blond et un grand brun, en train d’essuyer le même refus que moi ; je leur propose de nous rendre ensemble à l’abri de Sant Salvador et de nous y installer pour la nuit.

Dans la montée, le blond mène un rythme d’enfer. Son collègue implose à mi-pente ; ce n’est qu’en serrant les dents que je reste dans sa roue jusqu’à l’ermitage. L’intérieur du refuge est suffisamment large pour trois. Nous prenons un repas en commun, au cours duquel je découvre deux récents passionnés de marche dont l’un est au chômage, l’autre un ingénieur démarrant à peine sa carrière.

Mes camarades d’un soir

Je décolle au lever du jour, histoire de prendre le premier téléphérique et d’avoir le plus de temps possible pour visiter Barcelone. Le sentier alternatif censé me ramener au monastère par l’ermitage de la Santa Creu n’existe que sur opencyclemap. Dans le réel, il disparaît après le carrefour de la Pla de la Trinitat, pour ne réapparaître qu’au-delà de l’ermitage. A éviter si vous ne voulez pas vous infliger une désescalade improbable.

Détour final par l’ermitage de Santa Creu

Vue sur le Roca de Sant Salvador depuis le sentier ; j’ai entouré l’endroit où se situe l’abri de Sant Salvador

Vue d’ensemble du Roca de Sant Salvador

Le complexe de Montserrat vu depuis le sentier déboulant de la Santa Creu

Il y a la queue au téléphérique ; j’arriverai plus tard que prévu à Barcelone et n’aurai que trois petites heures pour visiter la ville.

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