Sacha gare sa voiture sur les rives du lac Tseuzier, situé à 1800 mètres d’altitude, 500 mètres en contrebas du Plan des Roses, un plateau herbeux où nous devons rejoindre le tracé balisé du tour du Wildhorn.
La grimpe qui nous attend introduira la première des trois séquences de la boucle, un parcours entre le lac Tseuzier et le promontoire du Steigelschagberg, faisant demi-cercle autour des pentes du Schnidehore. Après une grosse journée de transition dans des alpages accidentées et verdoyants viendra l’apogée du circuit, la traversée de plateaux pierreux désertiques s’étendant sur le flanc méridional du Wildhorn, à 2500 mètres d’altitude.
En rouge, bleu et violet, les trois sections du tour du Wildhorn (lien openrunner) ; en orange, la suite solitaire de mon trek
Nous chargeons nos sacs à dos de victuailles que Sacha a rapporté en quantité suffisante pour que nous puissions accomplir le tour du Wildhorn en complète autonomie. Pour la première fois en randonnée itinérante, je vais manger chaud sans devoir faire de feu : mon compère vient en effet d’acquérir un réchaud à bois de marque Toaks, que nous utiliserons chaque soir pour cuire dans des soupes un mélange de riz et de quinoa. Le midi, nous nous contenterons de mes habituelles salades de semoule froide.
Le réchaud à bois Toaks en action
Une grimpe introductive depuis le lac Tseuzier et nous atteignons la sente balisée faisant le tour du Wildhorn au niveau de la gouille du Plan des Roses, étang d’où nous nous élançons vers l’est sur un terrain rocheux chaotique. Lancés depuis à peine deux heures, nous voilà isolés sur un plateau perdu cerné de cimes enneigées ; nous ne boudons pas notre plaisir !
Vers la gouille du Plan des Roses
Le lac Tseuzier vu du parking…
…et des hauteurs
Un héros partant à l’assaut du Wildhorn avec son sherpa
Ledit sherpa souffrant le martyr dès les premières pentes…
…et faisant mine de contempler le paysage pour reprendre son souffle
L’alpage du Rawil, dominé par les pentes du Rohrbachstein
Vue en arrière sur un immense lapiaz s’étendant jusqu’au col des Eaux Froides, visible au fond et par lequel nous reviendrons à la fin du circuit
La gouille du Plan des Roses
Jusqu’au col du Rawil, nous progressons presque à plat, sur une section reposante qui permet de s’imprégner pleinement des paysages. Passé le col, un faux-plat gagnant progressivement en déclivité nous conduit au hameau d’Iffigenalp, 900 mètres plus bas. Tout du long, nous profitons d’un panorama sur la vallée de Lenk; un spectacle visuel qui va devenir routinier au fil des jours. A mi-pente, nous dépassons la Blatihütte, une cabane non gardée où nous préférons ne pas bivouaquer. Au-delà de l’abri démarre la plus belle section de la descente, le chemin louvoyant en rebord d’une falaise où dégringolent de petites cascades.
La descente vers Iffigenalp
Son faux-plat introductif
Dans les hauteurs, la cabane Wildstrübel, un refuge gardé
Vue sur les Alpes bernoises près de Stiereläger
La descente s’accentue
La vallée de Lenk
Le passage sur le flanc d’une falaise…
…où se précipitent des cascades
Dans le sous-bois précédant l’arrivée à Iffigenalp, nous repiquons vers un pâturage bordant le ruisseau d’Iffigen ; j’y dresse notre bivouac pendant que Sacha s’affaire en cuisine, une répartition des tâches dont nous avons l’habitude.
La matinée suivante, nous remontons le cours du ruisseau jusqu’au lac naturel d’Iffigen, emplissant de ses eaux turquoises une poche née d’un surcreusement glaciaire. De la bordure méridionale du lac surgissent les parois verticales du Schnidehore ; ses autres rives donnent sur des pentes douces et herbeuses. Un tel contraste mérite d’être contemplé, aussi déjeunons-nous au bord de l’eau, sur la table du chalet Stiereniffige.
Vers le lac d’Iffigen
Au départ d’Iffigenalp, l’ascension démarre sur une piste…
…et continue sur une sente se faufilant dans les moraines
Le ruisseau d’Iffigen
Vue en arrière vers Iffigenalp
La grimpette finale
L’arrivée au lac…
…que nous immortalisons
Le lac vu des hauteurs
Parè-delà le lac, la grimpe continue sur les flancs du Niesehore, jusqu’au promontoire du Stigelschafberg, qui domine l’alpage marécageux du Stieretungel.
Le promontoire du Stigelschafberg
Aux terres arides arpentées jusqu’ici vont en succéder d’autres autrement plus verdoyantes.
Somptueux!! grandiose!!