Traversée des Carpates slovaco-polonaises (juillet 2019) – 7/10 – la crête des Tatras occidentales

L’immense crête centrale des Tatras occidentales prolonge vers l’ouest, sur des dizaines de kilomètres, le massif des Hautes Tatras. Je vais suivre de bout en bout cette frontière naturelle entre la Pologne et la Slovaquie.

En rouge, la séquence sur la ligne de crête

Dans sa première partie, desservie par le téléphérique de Kasprowy Wierch, le cordon montagneux est très fréquenté et de ce fait, très érodé. Même le mauvais temps qui s’annonce n’a pas fait fuir les curieux.

Premiers kilomètres sur la crête

Vue d’ensemble de la crête des Tatras occidentales

Quelques autres perspectives vers l’avant…

puis vers l’arrière…

Du sommet du Małołączniak…

on peut apprécier dans leur ensemble les cimes déjà lointaines des Hautes Tatras…

mais aussi un détachement septentrional de l’arête, le mont Giewont…

derrière lequel se distingue la ville de Zakopane

Au-delà du sommet du Ciemniak, la crête fait une virgule vers le sud et entre dans une réserve naturelle interdite aux randonneurs. Je suis censé contourner la zone par la vallée, pour remonter sur l’arête 8 bornes plus loin ; une contrainte de trop que je brave en poursuivant la route sur la ligne de crête.

Ce sera la meilleure décision du séjour : après cinq jours à louvoyer entre les touristes, je me retrouve enfin seul dans la nature, sur des sentes praticables mais n’ayant pas enlaidi la montagne par leur érosion. Au col suivant, bien qu’il soit encore assez tôt, les pluies naissantes, l’isolement complet et la vue splendide sur les Hautes Tatras m’incitent à planter ma tente et à profiter d’un peu de repos après trois journées harassantes.

Bivouac au col Tomanovské

L’arête où je m’engage…

…dont les saillies escarpées…

laissent s’infiltrer un sentier discret…

qui surmonte la bosse du Stoly…

puis plonge vers le col frontalier de Tomanovské

J’y plante ma tente…

côté polonais…

avec option panorama…

sur une vallée immense remontant vers les Hautes Tatras

En fin d’après-midi, deux randonneurs déboulent au col. Je crains d’avoir affaire à des gardes forestiers venus m’amender ; ce sont en fait deux trailers épuisés, et pour cause : ils achèvent presque, après 15 heures d’effort, la traversée intégrale de la crête des Tatras occidentales. Un défi énorme, sachant que leur parcours cumule 40 bornes et presque 5000 mètres de dénivelé !

Au réveil, je reprends ma plus modeste entreprise en avalant avec le sourire les 5 derniers kilomètres de crête proscrits aux touristes.

Cinq bornes en cinq photos

Au col de Pyšné, je retrouve la ligne de crête érodée, son sentier officiel et ses grappes de randonneurs. Cela ne m’empêche pas d’apprécier les grimpes qui vont suivre, nombreuses, plus corsées que je l’imaginais et particulièrement généreuses en panoramas.

Au cœur des Tatras occidentales

Du col de Pyšné…

j’attaque les pentes du Bystrá, sommet des Tatras occidentales…

d’où je constate que le menu à venir est copieux…

avec, comme plat principal, la pyramide du Klin

Du haut du Klin, vue en arrière vers les Hautes Tatras…

…et en avant vers la suite de la crête…

…dominée par le Jakubina

Perspectives diverses sur les vallées environnantes

Au moment où le soleil atteint son zénith, les Tatras occidentales m’offrent leur plus beau spectacle, avec le cirque que forme l’arête du Wolowiec autour de la haute vallée de Jamnicka.

La haute vallée de Jamnicka

Vue d’ensemble

Panoramas divers sur la haute vallée et ses lacs

Pause déjeuner les rives du lac inférieur

Dès la reprise, je gravis la pyramide minérale d’Ostrý Roháč, la plus technique des Tatras occidentales, du fait de sa crête étroite et de ses pentes inclinées. Je laisse beaucoup de jus dans cette saillie comme dans les deux suivantes, au terme desquelles je frôle les 2000 mètres de dénivelé positif avalés depuis le réveil. Ce parcours en forme de montagnes russes m’a vaincu ; je quitte le cordon montagneux et me réfugie dans les dortoirs du chalet Žiarska.

Derniers kilomètres sur la crête

La pyramide atypique d’Ostrý Roháč

Les deux passages les plus exposés, côté nord…

et côté sud

Dans la continuation, le mont Plačlivé

La fin de la crête, que j’esquive en repiquant vers le chalet Žiarska…

…tapi côté slovaque, au fonds d’une vallée boisée

Avoir lutté toute la journée pour avaler les 20 plus ardus kilomètres de la crête des Tatras occidentales renforcent mon admiration pour les deux trailers qui l’ont parcouru dans son ensemble la veille.