Le sentier balisé de l’Alta via dei Monti Liguri suit de bout en bout, sur presque 500 kilomètres, l’immense arc-de-cercle montagneux qui structure la côté ligure. Une des régions les plus fameuses qu’il traverse est le parc naturel de Beigua, dont les sommets dominent le littoral de plus de 1000 mètres. Je les place au centre d’une boucle d’une cinquantaine de kilomètres, dont le tracé ne sera pas toujours heureux.
Nos trois journées dans les Monts ligures(lien openrunner)
Peu avant midi, nous nous garons à San Pietro d’Olba, un village de l’arrière-pays où la présence de touristes étrangers semble si incongrue, en pleine crise sanitaire, que la police locale nous contrôle immédiatement. Finalement laissés libres, nous sommes censés rallier la côte et l’Alta Via proprement dite par un sentier forestier qui, dans les faits, n’existe pas. Nous en serons quittes pour des heures de lutte dans des collines à la végétation particulièrement dense.
En galère
La vallée profonde ou nous avons bataillé
De l’ancienne voie pavée, il ne subsiste que quelques traces
Entre les séquences dans les fourrés et rocailles, nous devons régulièrement traverser des cours d’eau
Ils sont plus ou moins franchissables ; nous devrons parfois nous déchausser
Dans les hauteurs, la sente devient décente et la forêt se délite…
…laissant place à un plateau plus clairsemé…
…et rocailleux
Au moment où nous rejoignons l’Alta Via et les premiers sommets, nouvel accroc: la brume dissimule la côte, qui ne nous apparaîtra quasiment pas.
Fatalistes, nous filons sur la crête, à la recherche d’un abri pour la nuit. Le premier est trop humide, le second détruit, le troisième très sommaire, suffisamment spacieux toutefois pour y caler nos deux couches ; nous y finissons une journée marquée par le mauvais sort.
Soirée sur la crête ligure
Nous dépassons le Monte Sciguello…
…puis le Rocca del Lago…
…et repiquons dans les terres, vers la bosse minérale du Bric Resonau
Un abri ignoré sur notre route
Celui où nous élisons domicile
Au réveil, les nuages, épais mais moins rasants, nous laissent par intermittences apprécier le littoral.
Matinée sur la crête ligure
Ivonig progressant sur une dorsale aplatie…
…qui culmine mollement au Rocca Vaccaria
A notre droite, au bas des vallées, nous apercevons enfin la mer…
…et même au loin…
…l’assez laide ville de Gênes
Au col précédent le Monte Reixa, nous repiquons dans les montagnes verdoyantes de l’arrière-pays. La dorsale montagneuse du littoral faisant office de barrière, les nuages pénètrent peu à l’intérieur des terres ; nous y évoluons avec plaisir sous un soleil régénérant.
Clichés du massif ligure pris entre la côte et le village de Campo Ligure
Nous bivouaquons au pied du Rocca dei Corvi, un mont qui se démarque par un revêtement basaltique insolite.
Diverses vues sur le Rocca dei Corvi
Nous coupons notre effort huit kilomètres plus loin, au village de Tiglieto, d’où un bus providentiel nous ramène à San Pietro d’Olba sans que nous ayons à nous coltiner le long final asphalté.
Les dernières bosses au menu
Le timing est parfait : à peine sommes nous revenus à la voiture que la pluie se déclenche, pour ne plus s’arrêter d’une journée que nous finissons au chaud, dans une chambre d’hôte, avec les Cinque Terre dans le viseur.