Dès l’instant où mon frère Ivonig décroche son permis, en décembre 2017, nous savons que notre premier road-trek ambitieux aura pour cadre les terres bordant la Dordogne, situées à seulement quelques heures de route de la Bretagne et parfaitement adaptées, par leur efflorescence architecturale, à un voyage basé sur la multiplication des haltes.
Il aura lieu au mois de mars, durant lequel mon frère parviendra à dégager 5 journées de repos. Nous entamons un road-trek que j’ai découpé en 18 étapes.
Les 18 étapes du road-trek
Les deux randonnées essentielles autour desquelles j’ai structuré les autres sont la 6ème, une boucle de 18 kilomètres autour de Rocamadour, et la 12ème, un circuit de 35 bornes reliant quatre perles architecturales du Périgord noir : Domme, Castelnaud, Beynac-et-Cazenac et la Roque-Gageac. Je consacrerai à ces deux randonnées exceptionnelles les deux récits suivants ; au préalable, il me faut évoquer chronologiquement les 16 autres balades du road-trek, ainsi réparties : 5 sur notre trajectoire aller, entre Limoges et Rocamadour, 5 entre nos deux principaux objectifs, 6 enfin sur le chemin du retour, entre le Périgord noir et Angoulême.
Il nous faut cravacher cinq heures sur des départementales et dépasser Limoges pour enfin profiter d’une première halte à Uzerche, ville bâtie sur un éperon rocheux dont les méandres de la Vézère ont fait une presqu’île. Le temps est couvert, pas assez cependant pour nous empêcher d’apprécier sous tous les angles la “Perle du Limousin”.
Uzerche
Vue d’ensemble d’Uzerche, dominée par l’abbatiale Saint-Pierre
Au centre des bâtisses en ardoise, le château Pontier
La Vézère entoure presque entièrement la ville
Le centre historique vu de l’est…
…et de l’ouest
Des jardins aménagés dans les contreforts
Une ancienne porte d’enceinte
L’abbatiale Saint-Pierre
La maison de Tayac
Au-delà de Brive-la-Gaillarde, nous approchons une seconde ville perchée, Turenne, groupant une centaine de maisons de pierre et d’ardoise autour des ruines massives d’un château qui fut le fief d’Henri de la tour d’Auvergne, la plus glorieuse figure militaire du Grand Siècle.
Turenne
Vue d’ensemble
L’entrée du bourg
La rue principale serpentant jusqu’au château
La collégiale Notre-Dame-Saint-Pantaléon
La chapelle des Capucins
Le village vu du château
Nous ne pouvons visiter le château, fermé hors-saison, toute comme la totalité des cavités notables, tel le gouffre de Padirac, qui parsèmeront notre parcours. Nous reprenons donc la route en direction du Quercy et d’une troisième cité médiévale, Martel, moins perchée mais tout aussi charmante que les deux précédentes, dotée qu’elle est de multiples tours.
Martel
Les élégantes demeures faisant corps autour de l’église Saint-Maur
La tour Tournemire
La place centrale du village, axée autour de la Halle ; à gauche, l’élégant hôtel Fabri
La rue Droite et ses façades en pierre
Détail de l’une d’entre elles
Au sortir de Martel, nous franchissons la Dordogne et admirons pour la première fois les blanches falaises se dressant sur ses rives. Ces parois rocheuses déchiquetées formeront le théâtre de toutes les marches à venir. Au creux d’une des falaises, le village de Gluges, au sommet d’une autre, celui de Montvalent ; nous visitons les deux hameaux et bivouaquons près du second.
Sur la route de Rocamadour
La Dordogne vue du belvédère de Copeyre
Gluges
La tour de garde de Montvalent
Une nuit méritée et nous atteignons le premier objectif du road-trek, le site de Rocamadour, que nous découvrons au terme d’une randonnée splendide évoquée dans le récit suivant. Cette marche achevée, nous repiquons vers l’ouest et le Périgord, admirons le château de Belcastel, opérons une boucle à la marche entre Saint-Sosy et le Roc de Monges, promontoire minéral surplombant la Dordogne, faisons halte à Souillac, campons près de Rouffillac et découvrons au petit matin le château de Fénélon.
Du Quercy au Périgord
Le Roc des Monges
Le sentier qui nous permet de le longer
La Dordogne vue du Roc des Monges
L’abbatiale Sainte-Marie de Souillac
Le château de Fénélon
Une demeure près de Sainte-Mondane…
…avec vue sur la Dordogne
Un dernier hors d’oeuvre nous attend avant la seconde randonnée d’ampleur du road-trek : le château de Montfort, splendide édifice prolongeant une falaise d’où il domine sereinement la Dordogne.
Le château de Montfort
Le château vu de l’autre rive
Le donjon et son mur d’enceinte
Au pied du rempart, une profusion de belles bâtisses
Un kilomètre plus loin, nous garons la voiture à Vitrac, au bord de la Dordogne, et démarrons un circuit de 35 bornes censé constituer, et qui constituera en effet, le point d’orgue architectural d’un road-trek pourtant riche en la matière ; un récit spécifique évoque cette marche mémorable (voir là).
A son terme, nous obliquons plein nord vers Sarlat. La capitale du Périgord noir mérite sa réputation : nous n’avons pas visité avant ni depuis une vieille-ville aussi impressionnante.
Sarlat
La place de la Liberté, centre historique de la ville
Sur cette place, l’ancienne église Sainte-Marie et sa porte monumentale
La cathédrale Saint-Sacerdos
Les abords de la cathédrale
La maison natale de La Boétie
D’autres vieilles demeures
Quelques rues médiévales parsemées d’allées couvertes
Notre prochaine marche conséquente démarre à Lespinasse, en bord de Vézère. Entre Sarlat et ce village, nous visitons les ruines impressionnantes du château de Commarque puis le village troglodytique des Eyzies, célèbre pour abriter de nombreux sites préhistoriques, parmi lesquels la grotte qui a donné son nom à l’homme de Cro-Magnon.
Entre la Dordorgne et la Vézère
Les ruines du château de Commarque
Son donjon ; en bas à droite, le château de Laussel
Maisons troglodytiques des Eyzies
Nous trouvons près de Lespinasse une aire de repos parfaite pour notre dernier bivouac. Avant de nous installer, nous effectuons une marche d’une dizaine de kilomètres autour de la Vézère ; en point d’orgue, le hameau de Moustier et sa chapelle romane, le Roque Saint-Christophe contenant les restes d’un village troglodytique ancestral, enfin la maison forte de Reignac, dernier château-falaise en état de France, que nous n’atteignons malheureusement qu’à la nuit tombante.
Autour de la Vézère
Le Roque Saint-Christophe
Il enferme le plus grand site troglodytique d’Europe
Le village de Moustier
Sa chapelle romane
Ainsi s’achève notre périple périgourdin. Restent deux détours ultimes sur la route nous ramenant en Bretagne. Le premier, consacré à Périgueux, aurait pu être évité, tant la ville dégage peu de charme.
La cathédrale Saint-Front de Périgueux
Le second détour, à destination de Brantôme, nous permet de boucler la boucle. Cette dernière étape du road-trek renvoie en effet à la première à Uzerche, les deux villes ayant en commun d’être délimitées par une rivière. Le centre-ville de Brantôme se situe même sur un îlot ceinturé par la Dronne. Cette situation pittoresque constitue l’intérêt principal d’une cité peinant à nous transcender, gavés que nous sommes par quatre jours d’orgie architecturale.
Brantôme
La rivière de la Dronne encercle l’îlot de Brantôme
Un pont secondaire donnant accès à l’îlot
Un pont majestueux permettant d’en sortir en direction…
…de l’abbaye Saint-Pierre
Le cloître de l’abbaye
Le moulin de l’abbaye
Ainsi s’achève un road-trek particulièrement intense et d’autant plus savoureux qu’il a été effectué par relatif beau temps et, saison creuse oblige, dans des bourgs, châteaux et campagnes quasiment désertées, y compris les plus prestigieux sites du Périgord, tels la vieille-ville de Sarlat, le château de Beynac ou la bastide de Domme. Seul bémol, l’usure physique induite par l’alternance constante entre déplacements à la marche et en voiture. Une difficulté à laquelle ne nous attendions pas et qui ne nous empêchera pas d’entreprendre plusieurs autres road-trek dans les mois qui suivent !