Après l’achèvement du tour de la Bretagne par les côtes en 2016 et l’exploration de ses vallées intérieures en 2017, il ne reste plus, dans notre région natale, beaucoup de sentiers qu’Ivonig et moi n’ayons foulé au pied, de destinations qui nous stimulent ; c’est donc tout naturellement que l’an 2018 confirme la tendance à la baisse de l’année précédente. Nous préférons nous balader ailleurs en France, en Normandie, dans le Périgord, les Bauges, le Maine, les Baronnies provençales et bien sûr le Massif central. Quant à la Bretagne, nous n’y entreprendrons que six randonnées, totalisant à peine 200 kilomètres, contre près de 500 en 2017 et plus de 1000 en 2016 ; je n’aurai d’autre part presque jamais marché sans mon frère, que ce soit seul ou avec d’autres amis.
Plan chronologique des randonnées bretonnes de 2018
De ces quelques randonnées de 2018, la plupart n’ont pas laissé un souvenir impérissable : ainsi le tour d’un Pays Bigouden trop plat à notre goût, le circuit campagnard banal autour du village médiéval de Moncontour, les road-treks dans les Abers ou en bord de Rance, et moins encore celui entrepris sur les traces du Tour de France, le passage ds cyclistes dans la côte de Locronan puis à Mûr-de-Bretagne nous ayant bien plus captivés que les balades réalisées aux alentours, dans des sites que nous connaissions déjà.
Quelques photos de randonnées secondaires de 2018
En bord de Rance, le village de Saint-Suliac vu du mont Gareau
L’église de Saint-Suliac
Ivonig utilisant pour la première fois un réchaud à bois, en prévision de notre voyage imminent dans le Massif central
Le moulin neuf de Richardais, vu de loin…
…et de près
Toujours en bord de Rance, un champ de vase près près du Minihic-sur-Rance…
…que nous traversons sur une digue bien mal en point !
Une percée dans la vase bien plus éprouvante, dans l’Aber Wrac’h
Les jolies toitures du village de Moncontour
Au final, notre seule randonnée jubilatoire fut accomplie dans un coin que nous nous réservions de longue date, histoire de conclure en beauté nos huit années de marches bretonnes : la section de côte entre Trébeurden et Trégastel, l’une des plus belles de la Côte de granit rose, de la Bretagne et même de toute l’Europe. La boucle que nous y avons entrepris, de presque 45 kilomètres, dont les deux-tiers en bord de mer, fut un vrai régal.
Les deux jours de marche (lien openrunner)
Partis de Trébeurden, nous avons profité de la marée basse pour pénétrer dans l’île Grande, puis nous en extirper, par les immenses étendues de sable vaseux qui se découvrent alors, avant de longer de manière plus orthodoxe la côte éclatée de Trégastel, en observant tout du long les innombrables saillies rocheuses érodées qui embellissent un peu partout la mer comme le rivage.
De Trébeurden à Trégastel
Le départ de Trébeurden
L’île Toënno…
…et sa petite plage
Des abords de Landrellec, vue en arrière vers l’île Grande…
…et en avant vers l’île Jaouen
Du chaos rocheux fermant la plage de Toull Bihan…
…vue en arrière sur l’île Tanguy
Un joli manoir dominant…
…la plage de la Grève Blanche
Du littoral découpé bordant le manoir…
…vue sur l’île aux Lapins et l’île de Seigle
Les agrégats granitiques surréalistes se multiplient à l’approche de l’île Renote, en fait une presqu’île assez grosse dans laquelle la randonnée atteint son apogée. En effet, par sa forme allongée, l’île Renote ferme la splendide baie de Sainte-Anne, sur les chaos rocheux desquelles elle offre des perspectives sans égales, tout comme sur ceux du large. Nous nous réjouissons d’en faire le tour, sans oublier de faire un crochet par son centre, lui-même constitué de blocs granitiques énormes entre lesquelles il fait bon divaguer.
Autour de l’île Renote
La plage de Coz Porz, au bout de laquelle démarre l’île Renote
Face à la plage, l’île Ronde, et au second plan à gauche, l’improbable rocher suspendu du Dé
Sur le littoral, face au rocher du Dé, le manoir de Beg ar Vir
La bande de sable qui relie le continent à l’île Renote ; nous entrons dans l’île par la gauche et en ressortons par la droite
La pointe chaotique de l’île Renote
Au nord de l’île, le Gouffre…
…et au sud, la baie de Sainte-Anne
Dans le bois de pins du centre de l’île Renote…
…un petit labyrinthe de rochers géants
Un bord marécageux de l’île
La suite de la balade est presque aussi agréable : nous remontons dans les terres par la vallée des Traouïero, dotées de grottes où nous avions dormi deux ans auparavant, avalons dix kilomètres de landes plus ou moins apprivoisées par l’homme, bivouaquons au pied de la chapelle de Saint-Dourien, et gagnons le littoral au petit matin près de l’embouchure du Léguer. Notre voiture n’est qu’à quelques kilomètres de côte, mais nous n’y retournerons qu’après avoir exploré en tous sens l’île Milliau, dont les hauteurs herbeuses abritent un hameau de pierre discret et une allée couverte très bien conservée.
Variations finales
Une improvisation entre les rochers de Trégastel…
…et nous nous enfonçons dans les terres par la vallée caverneuse des Traouïero
Le calvaire du bourg de Trégastel
La chapelle de Saint-Dourien
Le Castel, pointe rocheuse…
…d’où une bande de sable découverte à marée de basse permet d’accéder à l’île Milliau
L’allée couverte…
…et derrière elle, la pointe de l’île Milliau
Ainsi se termine la dernière randonnée bretonne qui nous aura fait vivre de véritables instants d’euphorie. La Bretagne nous aura tant donné qu’il ne lui reste plus grand chose en magasin !